La production d’agrumes, prévue pour la saison 2011-2012 en Tunisie connaîtra une augmentation de 2%. Les petits agrumes (clémentines et autres mandarines), reculeront, quant à eux, de 7,7%.
Selon la commission d’évaluation de la production d’agrumes, cette augmentation devrait atteindre 360.000 tonnes contre 352.000 l’année écoulée.
La hausse attendue touchera toutes les variétés d’agrumes : l’orange (+3,6%), le citron (+3,2%) et les autres variétés (+7,5%), sauf les petits agrumes (clémentines, mandarines...) dont la production devrait connaître un recul de 7,7%. La production de la variété Thomson gardera sa valeur de 2010 avec 53.000 tonnes, a affirmé à l’agence Tap, Sofiène Meddeb, directeur général du Groupement interprofessionnel des fruits (Gif).
Diversifier l’offre des agrumes
La production des maltaises, principale variété destinée à l’exportation, atteindra 145.000 tonnes, au cours de cette saison, indique la même source.
La part de cette variété dans la production totale des agrumes est passée de 45% (110.000 tonnes sur un total de 240.000 tonnes), en début de décennie (2001 à 2007), à 38% (140.000 sur un total de 360.000 tonnes) au cours des trois dernières saisons, soit de 2008 à 2011.
Des efforts sont également déployés afin de diversifier l’offre des agrumes à travers l’extension des plantations agrumicoles et l’introduction de nouvelles variétés, a ajouté M. Meddeb.
S’agissant des exportations d’agrumes, M. Meddeb a indiqué que celles-ci s’élèveront à 25.000 tonnes au cours de la saison 2011-2012. Les exportations des agrumes ont connu, selon l’expert, une régression de 11,2%, passant de 26.227 tonnes en 2010 à 23.298 en 2011.
Cette baisse est due, selon lui, au retard de maturité des agrumes enregistré au cours de cette saison, ainsi qu’aux derniers évènements survenus en Libye. «Les exportations d’agrumes vers ce pays ont baissé de 3,5 fois par rapport à leur valeur de 2010, passant de 2.910 tonnes en 2010 à 831 tonnes en 2011», rapporte la Tap.
La France, premier importateur de nos agrumes
Evoquant les marchés vers lesquels les agrumes tunisiens sont exportés, M. Meddeb a notamment cité la France, indiquant que malgré la baisse des quantités d’agrumes écoulées sur ce marché entre 2010 (22.307 tonnes) et 2011 (20.430 tonnes), la France figure toujours en tête des pays importateurs d’agrumes de la Tunisie.
M. Meddeb a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la distribution sur les marchés intérieur et extérieur, afin d’éviter les manques à gagner (coûts d’agrumes non écoulés) et qui sont généralement supportés par l’agriculteur.
Pour soutenir les agriculteurs, l’expert a rappelé la distribution de 30.000 plants subventionnés à hauteur de 50% dont 20.000 plants certifiés (de bonne qualité) et 10.000 plants standards (de qualité normale) en plus de l’octroi gratuit de pesticides afin de lutter contre la mouche des fruits, insecte ravageur des agrumes.
En 2010, les superficies agrumicoles en Tunisie se sont élevées à 21.830 ha. Au cours des dix dernières années, celles-ci ont évolué de 30%, soit une moyenne annuelle de 500 hectares.
Les principaux gouvernorats producteurs d'agrumes sont Nabeul (266.000 tonnes), Ben Arous (35.600), Bizerte (22.400), Kairouan (12.500) et Jendouba (11.150).
Tunisie : 800 hectares d’agrumes sauvés au Cap Bon
Le secteur des agrumes a toujours figuré au premier rang dans l'agriculture du Cap Bon. Bénéficiant d'une ancienne tradition de production et d'un savoir-faire appréciable des agriculteurs, le secteur des agrumes constitue une filière à fort potentiel d'exportation.
Cependant ce secteur agricole reste menacée, d'abord par l'irrégularité et le tarissement des ressources hydriques et la salinité des nappes phréatiques ; un problème d'autant plus prégnant qu’il fallait recourir aux eaux du Nord pour sauver la forêt agrumicole dans le Cap Bon qui contribue pour 85 % à la production nationale, couvrant les besoins du marché en fruits et assurant des revenus pour 8.730 agriculteurs.
Les eaux du Nord ont pu préserver le patrimoine agrumicole et résoudre le problème de surexploitation et de détérioration des nappes par un apport d’eau du canal de la Medjerda - Cap Bon.
L’objectif sectoriel du projet est d’augmenter la production nationale en agrumes pour répondre à la demande croissante des marchés locaux et extérieurs. Le projet vise aussi la réduction de la pauvreté en milieu rural, en accroissant les revenus des exploitants concernés. Il vise en outre la préservation du patrimoine national agrumicole existant et la protection de l’environnement. Les agrumes consomment, certes, beaucoup d'eau.
Les eaux du Nord ont pu préserver le patrimoine agrumicole et résoudre le problème de surexploitation et de détérioration des nappes par un apport d’eau du canal de la Medjerda - Cap Bon.
L’objectif sectoriel du projet est d’augmenter la production nationale en agrumes pour répondre à la demande croissante des marchés locaux et extérieurs. Le projet vise aussi la réduction de la pauvreté en milieu rural, en accroissant les revenus des exploitants concernés. Il vise en outre la préservation du patrimoine national agrumicole existant et la protection de l’environnement. Les agrumes consomment, certes, beaucoup d'eau.
« Les quantités d’eau administrées varient de 6 000 à 10 000 m 3 /ha/an. La période des irrigations s’étale généralement de mars à octobre », explique un fellah de Menzel Bouzelfa, qui ajoute que « la pluie n'est plus considérée comme l'unique solution à une agriculture tournée vers l'exportation. C’est pour quoi des groupements de développement agricole ont été créés pour répartir l’eau entre les agriculteurs ».
En longeant la zone agrumicole Menzel Bouzelfa-Takelsa, certains fellahs ont souffert durant la semaine dernière de la sécheresse à cause des casses au niveau des canalisations et de l’entretien défectueux des conduites. La majorité des agriculteurs se ravitaillent en eau à partir de la station de Soliman. Les zones agrumicoles ont connu des problèmes d’irrigation durant ces six jours. Heureusement que les dernières pluies de mai (50 m3) ont sauvé les vergers de Sidi Ghrar, El Amrine et Naoualett.
Le Commissariat régional de l’agriculture de Nabeul a vite réagi en réparant les conduites défectueuses et l’eau est revenue à ces vergers. Il faut dire que la demande en eau agricole ne cesse d'accroître en raison de l'évolution du taux. Contactés, certains fellahs estiment que le coût d’un m3 d’eau d’irrigation est cher soit 100 millimes.
Non, rectifie un ingénieur hydrologue : « Un hectare revient à 400 dinars soit 10% du coût réel de la production. Mais en fait l’eau participe réellement à 60% de la production. N’ayant pas une véritable conscience de la valeur économique de l’eau, les usagers ont souvent tendance à gaspiller l’eau et à avoir recours à des techniques peu efficientes. Il faudrait peut-être augmenter les tarifs d’eau en vue d’encourager progressivement les économies d’eau ».
Bref les 800 hectares des agrumes sont maintenant sauvés. L'eau, en Tunisie, est de plus en plus rare. Sa gestion doit être rationnelle si on veut assurer notre autosuffisance alimentaire et viser les marchés extérieurs.
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