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vendredi 20 juillet 2012


18/07/2012 à 09h:20
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François Hollande et Moncef Marzouki, à Paris, le 17 juillet 2012.François Hollande et Moncef Marzouki, à Paris, le 17 juillet 2012. © AFP
À l'occasion de la première visite officielle du président tunisien Moncef Marzouki à Paris, la France et la Tunisie ont affiché leur volonté de nouer une nouvelle relation après les remous diplomatiques provoqués par l'attitude de l'ancien pouvoir sarkoziste face à la la révolution tunisienne.  
La visite a une forte valeur symbolique. Arrivé mardi 17 juillet, le président tunisien Moncef Marzouki effectue, jusqu'à jeudi, son premier déplacement officiel en France. Ce voyage présidentiel a notamment pour objectif de lever, une fois pour toutes, le malentendu créé par le soutien de Paris à l'ancien régime du président Ben Ali.
Les dirigeants français successifs ont toujours eu des relations privilégiées avec le père de l'indépendance tunisienne, Habib Bourguiba, puis avec son successeur, Zine el-Abidine Ben Ali. La France, alors dirigée par Nicolas Sarkozy, était totalement passée à côté de la révolution en Tunisie en janvier 2011, tardant à condamner l'utilisation de la violence contre les manifestants.
La rencontre de Moncef Marzouki avec le président François Hollande - un entretien, suivi d'une conférence de presse commune, puis d'un dîner de travail - a constitué le moment fort de cette visite de trois jours. Mercredi, Marzouki doit s'exprimer devant l'Assemblée nationale, un honneur que n'ont reçu que 16 dirigeants étrangers avant lui, le dernier remontant à 2006.
Fierté et dignité
« La Tunisie est en train de s'émanciper (...) elle a des chances de vrai développement économique, mais par-delà tous ces acquis, la Tunisie a retrouvé sa fierté et sa dignité », a déclaré Moncef Marzouki, ajoutant : « Pendant toutes ces années, nous avons vécu sous une dictature abjecte ». De son côté, le président Hollande l'a encouragé, « après le temps de la révolution », à « assurer le temps de la transition. C'est ce que vous êtes en train de traverser et la France doit être à vos côtés », lui a-t-il assuré.
Se déclarant prêt à « rouvrir d'une autre manière que par le passé le dialogue entre Europe et Méditerranée », François Hollande a affirmé que d'autres « formules » n'avaient « pas produit le résultat escompté ». Il faisait notamment allusion à la création de l'Union pour la Méditerranée, voulue par Nicolas Sarkozy, Bachar al-Assad ayant même été invité à Paris à cette occasion, dans l'espoir d'un adoucissement du régime syrien vers plus de démocratie. Ce projet avait été mis entre parenthèses par les « printemps arabes » et surtout par la situation actuelle de guerre civile en Syrie.
Convergences sur la Syrie
« Faisons simple, pratique et essayons d'accélérer la marche. (...) Nous pensons que c'est la bonne manière de faire : commencer modestement mais commencer » avec « des projets concrets », a affirmé François Hollande. Il a également annoncé qu'une réunion du groupe 5+5 aurait lieu début octobre à Malte.
À propos de la Syrie, les deux présidents sont tombés d'accord pour dire que Russes et Iraniens devaient accepter les sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Les massacres quotidiens en Syrie sont « insupportables, intolérables », et « les Russes doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas être regardés comme les seuls ou presque à empêcher la recherche d'une solution dans ce pays », a affirmé le président français.
Les avoirs de Ben Ali
« On ne peut pas avoir de paix sans le départ d'Assad », a de son côté assuré Moncef Marzouki. « Russe et Iraniens doivent le comprendre (...) Les Russes, les Iraniens sont nos amis mais il faut qu'ils comprennent (...) que les opinions publiques (arabes) sont extrêmement remontées dans cette affaire », a-t-il dit, ajoutant « espérer que la sagesse prévaudra ».
François Hollande a également indiqué à son homologue tunisien que la France allait « aider » son pays à récupérer ses avoirs « captés » par le clan Ben Ali et qui ne se trouvent « pas en France ». Il s'est également dit favorable à ce que « tous les dictateurs » qui ont commis des actes « sanguinaires » soient jugés par la Cour pénale international (CPI), faisant notamment allusion à l'ancien président tunisien, réfugié en Arabie saoudite depuis janvier 2011.
(Avec AFP)
 


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